De quel pied ma piété boîte-t-elle ?
- Les Écritures sondées : votre piété s’exprime surtout dans l’étude assidue de la Bible, de préférence seul, et si de temps en temps vous acceptez de partager quelques-unes de vos découvertes, vous préférez quand même les savourer en votre for intérieur. Quelle perte de temps que toutes ces vaines discussions ! Dommage, car vous avez beaucoup à apporter aux autres qui apprécient à leur juste valeur vos rares prises de parole.
- Dépositaire du message de la réconciliation : Vous ne jugez pas et ne critiquez pas car tous les angles vous paraissent acceptables. Vos qualités de médiateur sont très appréciées dans la communauté car vous avez à cœur de faire taire les dissensions et que la paix revienne… le plus tôt possible ! Le conflit vous insupporte, c’est une situation où il faut prendre parti, autrement dit savoir vraiment ce que l’on veut et défendre son point de vue. Est-ce bien nécessaire ? Ne peut-on trouver un compromis ?
- La conscience de la grandeur de Dieu : Comment peut-on traiter familièrement Dieu, le tout-Autre ? Vos rencontres avec Dieu, vous les vivez comme des moments exceptionnels et vous êtes très sensible au cadre et à l’atmosphère « priante ». Que l’on puisse, par des considérations pratiques ou dans le but de rassembler un plus grand nombre, sacrifier ces aspects vous attriste. Vous vous sentez parfois bien seul(e) à défendre cette position…
- L’examen de conscience : comment certains peuvent-ils à ce point se leurrer et être aveugles à leurs travers vous étonnera toujours ! Votre lucidité est impressionnante car une petite voix intérieure vous montre tout ce qui laisse à désirer dans vos actions (et aussi dans celles des autres, d’ailleurs…) Dans un groupe votre apport est précieux car vous voyez toujours ce qui est perfectible et… décourageant puisque la perfection ne sera jamais atteinte !
- La foi triomphante : Votre foi semble renverser les montagnes tout ce que vous entreprenez réussit et les autres admirent votre dynamisme, votre efficacité et la confiance que vous avez en Dieu. Les obstacles ? Vous les ignorez superbement ou vous les balayez d’une phrase ! Car si vous deviez vraiment vous y confronter, votre belle confiance ne faiblirait-elle pas bien rapidement ?
- Que ton oui soit oui, que ton non soit non : Avec vous, les choses sont claires. Vous ne vous perdez pas dans de vaines considérations, c’est bien ou c’est mal ! Une fois votre décision prise vous entraînez les autres dans votre sillage et tant pis pour ceux qui ne vous suivent pas car vous n’admettez aucune défaillance. Non que vous méprisiez les faibles, bien sûr ! Au contraire vous volez au secours des « petits » pourvu, cependant, qu’ils se laissent guider par vous sur le bon chemin…
- La fidélité dans les petites et les grandes choses : Vous tenez toujours vos engagements et les autres savent bien qu’ils peuvent compter sur vous. Votre loyauté à toute épreuve contribue à cimenter votre communauté. Vous redoutez ceux qui font passer leurs intérêts personnels avant ceux du groupe ou ceux qui refusent d’examiner un problème sous tous ses angles de peur d’en découvrir un qui ne leur plairait pas ou par simple paresse mentale. Comment peut-on se lancer comme ça, sans réfléchir aux conséquences ?
- Au service des autres : toujours à l’écoute des autres et de leurs besoins vous ne ménagez pas votre peine. L’intercession est votre prière spontanée et la liste de ceux que vous confiez régulièrement à Dieu est impressionnante ! Il y a toujours une personne à secourir, un frère ou sœur à réconforter et vous êtes le premier à le voir. Vous le voyez d’autant mieux que vos propres besoins restent occultés, d’ailleurs vous n’avez ni le temps, ni le loisir de les explorer, vous !
- Soyez toujours joyeux : Votre insubmersible optimisme et votre appétit de vivre en sidèrent plus d’un. À croire que vous traversez les épreuves sans qu’elles vous atteignent ! Avec vous tout semble possible. Vous êtes toujours prêt à voir le bon côté d’une situation. D’ailleurs, elle n’a que des bons côtés, non ? Les autres aspects vous ne les voyez tout simplement pas et vous fuyez tout ce qui pourrait vous obliger à affronter la souffrance ou les difficultés.
- Ouvrez-vous à l’amour, acceptez de vous rapprocher des autres, pour qu’ils deviennent vos « prochains »
- Prenez le risque de la joie, celle qui vous tirera de votre tendance à l’« à quoi bon ? »
- Laissez-vous envahir par la paix, au lieu de balancer entre exaltation et profonde tristesse
- Découvrez la patience, cette terre inconnue où vous trouverez enfin le repos dans votre quête de la perfection !
- Exercez-vous à la bonté, située à l’opposé de la « culture du résultat » si propre à notre époque !
- N’ayez pas peur de la bienveillance ! Contrairement à ce que vous croyez elle n’est pas synonyme de faiblesse…
- Ayez la foi, cette confiance en notre Dieu qui agit à travers les autres. Si, si !
- Cultivez la douceur, celle qui ne tire aucune gloire du bien qu’elle fait car elle agit gratuitement et sans chercher à s’imposer. Pas étonnant qu’elle soit associée à l’humilité!
- Pratiquez la maîtrise de soi, au lieu d’essayer de tout maîtriser autour de vous pour éviter que l’on vous ouvre les yeux sur ce que vous ne voulez pas voir…
Vous aurez, bien sûr, reconnu les neuf éléments qui composent le Fruit de l’Esprit. Attention, il ne s’agit pas d’en choisir un, nous sommes appelés à les cultiver tous ! Le but de ce petit jeu est juste de vous faire découvrir quel est celui qui vous coûte le plus et dont le manque pourrait bien être cette épine dans le pied qui fait boîter votre piété. Dans un prochain article nous nous intéresserons à ce que le Fruit de l’Esprit apporte à la compréhension de l’ennéagramme